Ne fermez pas le dialogue...

Publié le par Père Paul csc

Alors que parmi les opposés à la loi sur le "Mariage" pour "tous" chacun s'affaire à préparer sa promenade dominicale dans les rues de Paris, quelques lignes encore sur les circonstances désopilantes de sa promotion et de sa promulgation par un gouvernement qui, décidément, n'a peur de rien...

On avait pourtant été habitués, il y a quelques décennies, à ce que dès qu'il venait l'idée (saugrenue) à quelqu'un de parler des effets d'une immigration non contrôlée et non intégrée, il soit immédiatement taxé de fascisme, de nazisme, et associé à ce que la politique produit de pire, semble-t-il, dans ce pays : l'extrême droite. Parce qu'en France, on oublie facilement les 100 millions de morts du communisme, et qu'ici, être d'extrême gauche, c'est politiquement correct. Je ne suis ni de l'un ni de l'autre de ces bords politiques, mais j'estime juste que le communisme et le nazisme (ou plutôt le national-socialisme, car tel est son vrai nom) soient considérés dans le même panier, c'est à dire celui des idéologies nauséabondes du siècle passé, qui ont renié sans ciller la dignité de l'être humain et l'ont simplement foulée du pied. Mais seulement voilà, dans notre société "républicaine et démocratique", ou personne ne viendrait remettre en cause la liberté de penser et de s'exprimer, être d'extrême droite, c'est immonde, alors qu'être extrême gauche, c'est simplement avoir une opinion politique... Beurk ! Quel parti-pris ridicule ! C'est, à mon avis, tout aussi dégoûtamment la même chose.

Bref, on avait été habitués, disais-je, à ce que des idée qui n'avaient pas forcément grand-chose à voir avec le racisme lui soit violemment assimilé, sans autre explication, jusqu'à ce que le pays entier soit obligé d'ouvrir les yeux et de se rendre compte qu'on faisait peut-être fausse route. L'immigration non contrôlée et non intégrée conduit à un fractionnement social et à une montée en masse des communautarismes qui détruit la cohésion dont la société a besoin. On l'a vu en novembre 2005, on le voit encore assez souvent aux Halles ou à la Défense... La lucidité politique n'est pas l'apanage de l'extrême droite ou de l'extrême gauche, ni même d'aucun parti politique, c'est dans les solutions aux problèmes constatés et affrontés qu'on peut différencier (et valoriser ou non) les propositions et les partis.

Une nouvelle idéologie a fait son entrée dans le monde occidental dans les années 1980, et est aujourd'hui largement dominante dans les milieux médiatiques et les discours politiques. Je veux bien sûr parler du gender. Le gender, au nom duquel on promulgue des lois sur le mariage homosexuel (cf les autres articles de ce blog à ce sujet), et au nom duquel on considère un couple homosexuel comme s'il s'agissait de la même réalité qu'un couple hétérosexuel.

Or qu'on le veuille ou non ce n'est absolument pas la même réalité. Dans un couple hétérosexuel, l'altérité et la symbolique des sexes peuvent jouer leur rôle, la complémentarité sexuelle peut donner naissance à un (des) enfant(s), la filiation biologique (sauf accident) correspond à la parentalité. Dans un couple homo, l'altérité est remplacée par le déni de la moitié de l'humanité, la symbolique des sexes par une relation en "mirroir", la fécondité n'est pas possible à l'intérieur du couple (y compris avec la PMA : il faut toujours l'intervention d'un tiers, donneur de gamète, ou dans le cas de la GPA, un tiers gestateur) et la filiation biologique ne peut (structurellement) pas correspondre à la parentalité. Deux réalités qui n'ont donc rien à voir.

Maintenant, il est de mon entier et plein droit d'affirmer que de ces deux formes de couples, l'une (et elle seule) peut prétendre aux charges et aux droits liés et définis par le mariage, et l'autre non.

Sans juger de la valeur morale d'aucune des deux.

Et même s'il me venait l'idée d'en juger, je n'en serais pas encore à juger les personnes, mais plutôt des choix de vie ou des actes, sans présumer en rien de la dignité des personnes.

Et bien il est à noter que malgré toutes ces précisions, en tenant un tel discours, je me ferais irrémédiablement taxer d'honteuse homophobie, ne reconnaissant pas le droit aux autres d'être différents.

Et ceci viendrait clore le débat, sans autre formes de procès : marqué au fer rouge de l'étiquette de l'homophobie, je n'aurais plus mot à férir sur le sujet.

On devrait être familier du fait que dès qu'on a une opinion contradictoire avec celle que la boîte à propagande (comprenez la TV) ou les appareils de l'état nous instillent sans ménager aucun effort (surtout lorsqu'il s'agit de "sensibiliser' les enfants par l'intermédiaire de modules de formation obligatoire dès le primaire - comprenez lorsqu'il s'agit d'embrigader les enfants au berceau, par le biais d'institutions que l'on souhaite indépendantes de l'éducation transmise dans les familles); lorsque donc on a une opinion contradictoire avec celle que certains responsables (et ils répondront, rassurez-vous) voudraient faire passer pour consensuelle et majoritaire, le dernier argument à la mode est significativement dénué de raison, puisqu'il est finalement du niveau de la cour de l'école : si tu penses ça, c'est que tu es un grand méchant. Na ! Fin du dialogue. En réalité, il n'y a plus de dialogue possible après avoir entendu ça.

Alors si vous lisez ce blog (ce qui me flatte beaucoup, soyez-en remercié !), et que vous n'êtes pas d'accord avec son contenu, ne soyez pas comme ça... Ne fermez pas le dialogue. Les opposés au "mariage" pour "tous" ne sont pas tous des abrutis. Pas plus que les pro. Si nous voulons nous comprendre, ce n'est pas en nous assénant des propos aussi insultants que déunés de tout caractère rationnel que nous y arriverons. Laissez au moins une chance à l'autre (en l'occurence à celui qui peut légitimement se sentir frustré car il n'a pas eu la parole autant que son adversaire, le "gender") de s'exprimer... Sans lui couper la parole avec un regard de dédain et de mépris en le traitant d'homophobe, sans chercher plus loin. Car celui qui fait cela porte seul la responsabilité d'avoir fermé le dialogue. Tant pis pour lui... Il aura perdu une occasion de se faire des amis différents de lui (pour une fois), et de mourir moins pauvre et moins idiot.

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C
UN DIALOGUE SANS PAROLE.(fermaton.over-blog.com)
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P
<br /> <br /> Il n'y a que ceux qui ne veulent rien entendre qui n'entendent rien.<br /> <br /> <br /> <br />
S
P.S.: dans votre réponse au commentaire précédent, vous parlez "d'exigences morales élevées". Aux dernières nouvelles, l'homosexualité n'est pas une faute morale, ou même la preuve d'une moralité<br /> moins "élevée" pour vous paraphraser. Je pense qu'un évêque, par ailleurs francilien, pourra vous le confirmer -Mgr Santier-.
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P
<br /> <br /> L'homosexualité n'est pas une faute morale, ni même une tare comme certains le pensent. Il y a cependant à distinguer entre la tendance ("être homo") et le passage à l'acte (avoir des relations<br /> homosexuelles). Si l'on ne saurait être tenu responsable du fait d'être homosexuel, je pense qu'on est libre d'avoir (ou pas) des relations sexuelles avec quelqu'un du même sexe. Or les exigences<br /> morales dont je parle ici sont qu'une relation sexuelle, pour être "vraie" et donner toute la mesure du bien moral qu'elle représente, devrait se vivre dans la triple dimension d'échange<br /> amoureux, de plaisir et de fécondité possible. Un des termes n'est pas présent, structurellement, dans une relation avec quelqu'un du même sexe (celui de la fécondité). De la même manière qu'il<br /> n'est pas présent dans la masturbation, ou encore dans les rapports sexuels avec utilisation d'un contraceptif mécanique ou chimique. Voilà ce que j'entendais pas exigences morales. Une certaine<br /> forme de chasteté, que tout chrétien, même marié, peut chercher à vivre.<br /> <br /> <br /> <br />
G
Vos opinions sur un sujet sur lequel vous êtes supposé ne rien connaitre me surprennent toujours.<br /> <br /> Quels sont les repères dans votre expérience de la vie (dans votre expérience personnelle) qui vous permettent vraiment de parler de sexualité?<br /> <br /> Pour ma part étant hétérosexuel, je ne me permets pas de juger les pratiques homosexuelles, mais cependant j'appuies toutes revendications visant l'égalité des droits politiques et juridiques pour<br /> tous.<br /> <br /> Cela dit, la plupart des prêtres, frères, évêques ainsi que certains princes de l'église qu'il m'a été donné de rencontrer dans ma vie et dans mes pèlerinages étaient ou sont clairement<br /> homosexuels.<br /> <br /> Dans la même vision, j'appuie aussi la liberté religieuse, la liberté d'opinion et d'expression, et donc la votre.<br /> <br /> Jamais je ne me permettrais de discuter de votre expertise en théologie. Ni de l'équilibre psychique d'hommes perchés sur des poteaux dans le désert.<br /> <br /> Mais étant terre-à-terre, et comme qui dirait pratico-pratique, j'aime bien discuter "among equals". Si vous êtes jardinier, je suis votre homme. Mécanicien, on va se débrouiller...<br /> <br /> Mais qui êtes-vous pour nous parler de sexualité?<br /> <br /> Honnêtement, malheureusement vos idées ne sont "pour moi" que les tristes soubresauts d'une inquisition moribonde.<br /> <br /> Un taliban en robe noire portant la croix.<br /> <br /> Pourquoi ne pas porter votre cœur vers l'amour de l'autre, sans condition. Rendez à César... et à Dieu...<br /> <br /> Que diriez-vous si la république demanderait le droit de choisir les prêtres à ordonner..<br /> <br /> Il me semble qu'au regard sur les forces de l'obscurantisme qui ont animé l'église catholique ces derniers mille ans, que nos droits politiques auraient peu évolué avec des hommes comme vous.<br /> <br /> Parlons de prières... de communion... de la grâce qui nous transfigure dans le silence...<br /> <br /> du pardon qui nous rend humains...
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P
<br /> <br /> Cher Gilbert,<br /> <br /> <br /> Ce n'est pas parce qu'elle place haut les exigences morales que l'Eglise, à travers ses pasteurs mais aussi ses brebis, n'en éprouve pas un amour tendre pour chaque personne.<br /> <br /> <br /> Elle est en cela fidèle au Christ, qui d'un côté pardonnait à la femme adultère, et de l'autre rappelait que sans renoncement, on ne trouve pas la vie.<br /> <br /> <br /> C'est en elle que j'ai trouvé le meilleur équilibre entre l'exigence, synonyme de respect de l'être humain, et la miséricorde, qui n'est pas l'acceptation de tout.<br /> <br /> <br /> Quant à mon expérience en matière de sexualité, vous ne la connaissez pas, et je n'aurai pas l'impudeur de vous la dévoiler. Il suffit de savoir que chacun a une sexualité, de l'enfant au<br /> vieillard, qui reflète son âge, son sexe et ses choix de vie. Cela justifie, à mon sens, la prise de parole sur le sujet, dès lors que je suis conscient de ma propre sexualité, et que je la<br /> confronte à la vérité et à la justice...<br /> <br /> <br /> Vous parlez de "taliban en robe noire portant une croix"... Relisez l'article que vous avez commenté, c'est exactement ce qu'il dénonce : un jugement lapidaire, émotif, irrationnel. Si vous me<br /> connaissiez, je ne crois pas que c'est l'image que vous auriez de moi.<br /> <br /> <br /> En ce qui me concerne, je vous respecte vous, à défaut de trouver justes vos idées. La prière, la communion et la grâce animent, je l'espère, mes homélies et mes rencontres avec les gens tous les<br /> jours... Au moins, nous avons ce désir en commun.<br /> <br /> <br /> <br />